Bonjour à tous !

Bienvenue sur CodeVesperia, la plateforme de publication où vous retrouverez l’ensemble de mes productions ! Mais commençons par une petite présentation.

Je m’appelle Max, j’ai bientôt 24 ans et je suis passionné d’écriture et de jeu vidéo.
J’essaie de rattraper des années de culture vidéoludique pour comprendre le pourquoi du comment de chaque jeu, tout en écrivant des articles sur ConsoleFun.fr pour partager ma passion. Ce qui me prend beaucoup de temps et me fait accumuler plus de retard encore.

Sauf que, plus encore que le fait de vivre des histoires, j’aime les raconter, concevoir des univers : voilà pourquoi il était temps de lancer ma plateforme de publication !

Au programme : jeu vidéo, cinéma, musique, japanimation, et plein de bonnes choses !

Et pour fêter ça ?

Puisque aujourd’hui est un grand jour, j’ouvre le bal avec le premier chapitre de mon roman intitulé Bad Dreams Justice ! Il s’agit de mon premier roman, et j’en publierai un chapitre le mercredi et un le vendredi, jusqu’à avoir publié l’ensemble des chapitres. Le roman est composé de six chapitres et un épilogue, donc ça devrait aller relativement vite mine de rien !

En espérant que ce premier voyage vous plaira, je vous laisse sur l’aperçu de la couverture et de la quatrième de couverture, ainsi qu’évidemment le lien pour télécharger le premier chapitre. Celui-ci s’intitule Faux départ, et j’espère qu’il ne présage rien de mauvais pour la suite !

Et bien sûr, vous pouvez retrouver mon actualité sur Twitter (@CodeVesperia) et sur Facebook (Code : Vesperia) !

Bonne lecture !

Pour télécharger le premier chapitre de Bad Dreams Justice au format PDF, cliquez ici !

Vous pouvez aussi lire le chapitre directement sous cette couverture. Bonne lecture !

Bad Dreams Justice – Chapitre 1 : Faux départ

« Il ne faut jamais tenter de me doubler, mon cher Antoine. »

Mikhail sentit tous ses sens s’affoler d’un coup. Face au danger, il fut pris d’un sentiment de panique qui empêchait son corps d’effectuer toute action. Alors que l’homme face à lui leur faisait un geste de la main gauche, deux hommes restés jusque-là en retrait pointèrent un pistolet sur Mikhail.

« Adieu, Antoine. »

Mikhail se réveilla en sursaut. Ce n’était pas la première fois qu’il faisait un cauchemar, mais celui-là ! Il était bien trop réaliste. Mikhail se leva péniblement et se dirigea vers la salle de bain. Après un coup d’eau rafraîchissant sur la tête, il prit quelques minutes pour s’observer dans la glace. De légers cernes commençaient à se former sous ses yeux fatigués.

« Après une nuit pareille, pas étonnant », songea-t-il.

Il prit appui sur le rebord de sa baignoire pour tenter de se souvenir plus en détails de son cauchemar. Des bribes lui revenaient peu à peu, jusqu’à ce qu’il comprenne d’où venait ce sentiment d’alerte qui l’avait suivi après son réveil : tout cela ressemblait comme deux gouttes d’eau à l’opération qu’il devait mener dans l’après-midi pour la Brigade.  Un rêve prémonitoire ?
Mikhail n’y croyait pas, mais il ne put s’empêcher d’avoir un mauvais pressentiment. Il en toucherait deux mots à son supérieur. Pour l’heure, il devait se préparer.

Enfilant ses habits après avoir chanté allègrement sous la douche pendant une demi-heure, Mikhail sortit de son appartement. Tandis qu’il fermait la porte à clé, celle de son voisin s’ouvrit.

« Bonjour Andrew…

–          Bonjour monsieur Imber, vous êtes bien matinal !

–          Justement Andrew… Si vous pouviez faire un peu plus doucement le matin… Lorsque vous chantez, par exemple…

Ne pouvant retenir un sourire gêné, Mikhail s’excusa, et promit que ça n’arriverait plus. Monsieur Imber était un vieillard très discret, et Mikhail s’en voulait parfois de troubler sa petite bulle paisible. Avant de sortir de l’immeuble, il jeta un œil à sa boîte aux lettres.

« Rien d’urgent, pensa-t-il avant de tout remettre dans la boîte. Andrew Weber a décidément une vie bien monotone »..

Mikhail rejoignit sa voiture. Il n’avait jamais été à l’aise avec les fausses identités fournies par la Brigade, mais cela faisait partie de son travail.

***

«  Mais enfin Mikhail, l’opération est dans une heure ! Je ne peux tout de même pas demander maintenant des renforts supplémentaires, à cause d’un mauvais rêve ! »

L’homme devant lui tapotait furieusement sur son clavier tout en pestant contre Mikhail.

« Ça se voit que ce n’est pas à toi que l’on va rire au nez ! Non mais je vais avoir l’air de quoi, moi, en expliquant ta demande !? », grommela-t-il en lâchant son clavier.

Comme Mikhail s’y attendait, son supérieur allait être difficile à convaincre. Pourtant, il était persuadé de la nécessité de la chose. Il se souvenait de l’intégralité de son rêve à présent, et il ne pouvait pas se permettre un échec sur cette opération. Après quelques minutes supplémentaires à endurer complaintes et cours sur la crédibilité, l’ouverture de la porte du bureau le sortit de ses pensées. Phill, le responsable de la coordination des troupes de la Brigade, venait d’entrer. Quadragénaire en forme et toujours souriant, il semblait plein d’entrain, ce qui était un assez bon signe pour son collègue.

« Bonjour Mikhail ! Will, j’ai reçu ton mail concernant le mauvais rêve de Mikhail. J’ai trouvé ça plutôt préoccupant, alors je me suis chargé personnellement de faire le nécessaire pour avoir des renforts sur place. Ça n’a pas été facile, mais je pense que ça va aller ! Comme ça, pas de mauvaise surprise. »

Un sourire étonné se dessina sur le visage de Mikhail, qui se retourna vers Will.

«, Pas la peine de sourire bêtement, tu ferais mieux de te concentrer. Le succès de cette opération dépend de toi ! Si tu échoues, le démantèlement de ce réseau va encore prendre des mois, et on ne peut pas se le permettre.

–          Merci, Will, s’exprima Mikhail. Je serai plus confiant ainsi.

–          C’est pas moi qu’il faut remercier, c’est Phill. J’ai même pas eu le temps de finir de t’engueuler qu’il avait déjà lu mon mail et fait le nécessaire.

–          Voyons, c’est trois fois rien, rétorqua Phill. En tant que responsable de la coordination des troupes, m’assurer du succès de chacune de nos missions est mon devoir. Tout repose sur toi désormais Mikhail ! Sur ce, je vous laisse, j’ai à faire. Bonne chance ! »

Mikhail sentait de plus en plus de pression sur ses épaules. Malgré l’obtention de troupes supplémentaires, il ne parvenait pas à se défaire du mauvais pressentiment qui le suivait depuis le réveil. Le signal d’appel retentit dans les locaux : c’était l’heure du briefing. Il se rendit sans plus attendre dans la salle de réunion, où les membres de l’opération prenaient place. Phill était debout, face à l’assemblée : il allait lui-même présenter le déroulement de la journée.

«  Bonjour à tous. Comme vous le savez, dans trente minutes aura lieu l’opération Venom. Le but est simple : simuler une transaction avec un informateur dans le but d’acquérir des documents clés au démantèlement d’un réseau de trafiquants. Drogues, organes, ce réseau est très étendu et cette opération a nécessité plusieurs mois de préparation. Nous ne pouvons donc pas nous permettre d’échouer, c’est pourquoi nous avons fait appel à notre meilleur agent. »

Une vague de chuchotements se fit entendre dans l’assemblée. Visiblement, tous ne partageaient pas le même avis quant à l’identité du meilleur agent de la Brigade. Phill marqua un temps d’arrêt, puis reprit :

« Sous l’identité d’Antoine Martineau, Mikhail rencontrera directement notre informateur, Victor alias « Vyper ». Ils ont rendez-vous seuls, en face à face. Mikhail lui livrera la mallette d’argent réclamée, et repartira avec les documents. Une fois la transaction effectuée et Mikhail en sécurité, nos troupes placées sur place interviendront et captureront Victor. En parallèle de ça, un raid sera lancé sur ce que nous suspectons d’être le QG du réseau. Les périmètres de la transaction et du raid seront bouclés par nos agents pour éviter des dommages collatéraux. Si vous avez des questions, c’est le moment. »

Une nouvelle vague de chuchotements parcourut la salle, mais personne ne semblait vouloir poser de questions. Cependant, alors que Phill rangeait ses affaires et se préparait à partir, un membre des forces d’intervention se leva.

« Moi, j’ai une question. J’ai entendu dire que des troupes supplémentaires avaient été monopolisées parce que Mikhail avait la trouille. C’est vrai ? »

Phill lui adressa un regard mêlant surprise et amusement, avant de lui répondre :

« Nous avons effectivement demandé plus de troupes que prévu à l’origine, pour des raisons qui ne vous regardent pas. Nous faisons simplement le nécessaire pour que tout se passe bien. »

Un autre membre se leva :

« Est-ce que ça signifie que l’opération sera plus risquée que prévu ? »

Une nouvelle salve de chuchotements se fit entendre suite à cette question. Levant la main pour réclamer l’attention de son audience, Phill se montra rassurant :

« Non. Cela signifie simplement que nous avons plus de préparation que prévu, et donc plus de chance de réussite. »

Cette réponse de Phil clôtura la séance, et tous reprirent congé dans leurs quartiers. Mikhail se dirigea vers lui.

« Désolé, c’est ma faute si tu as dû répondre à toutes ces questions embarrassantes.

–          Voyons Mikhail, ce n’est rien, ça fait partie du boulot. Et puis, on s’en est pas trop mal sorti pour cette fois.

–          Hmm… « Notre meilleur agent », hein ? Ça risque de faire des jaloux.

–          Il faut bien leur donner des motivations pour les forcer à faire de leur mieux. Et puis, il n’y a pas de mal à dire la vérité, si ?

Mikhail lui répondit avec un sourire gêné. Il rejoignit la salle d’armes. Stefan était là, s’occupant des stocks. Voyant Mikhail arriver, il s’avança vers lui, un air moqueur sur le visage.

« Voilà notre meilleur élément !, lança-t-il à Mikhail en lui donnant une tape amicale sur l’épaule.

–          N’en rajoute pas Stef’, donne-moi plutôt de quoi m’équiper.

–          Tiens, prends ce gilet pare-balles. Pas d’armes pour toi aujourd’hui, c’est dans les règles de la rencontre !

–          Sérieux, même pas un flingue caché dans la chaussure en cas de pépin ?

–          Rien du tout, c’est les règles ! T’en fais pas, avec le périmètre bouclé et trois snipers, tout devrait bien s’passer ! »

Leur discussion fut interrompue par une alarme : c’était l’appel, qui indiquait que le départ pour l’opération était imminent. Mikhail enfila son gilet pare-balles, puis ses habits de civil. Il inspira longuement, et monta dans sa voiture de fonction.

« Tout va bien s’passer.»

« Notre meilleur agent. »

Ces déclarations résonnaient dans sa tête. Espérant qu’y croire suffirait à les rendre réelles, il fit le vide dans ses pensées, et se concentra.

***

Arrivé sur le lieu de la rencontre, Mikhail balaya du regard l’environnement. Tout était calme. On lui avait confirmé sur place la présence de  trois snipers, prêts à intervenir si besoin. Le terrain était dégagé : on y avait démoli un bâtiment quelques années auparavant. De nombreux débris pourraient servir de refuge si la transaction se passait mal. Seuls deux tunnels avaient survécu aux travaux, et trônaient de chaque côté de la zone, impassibles face au temps qui effritait les lieux. Mikhail était arrivé par le sud, tandis que Victor devait arriver par le nord. Cent mètres séparaient le lieu de la rencontre de l’entrée des deux tunnels, soit une quinzaine de secondes en sprint, environ une minute en marchant d’un air serein. Mikhail regarda sa montre : le contact allait arriver d’une minute à l’autre. Il déglutit, fixant l’entrée du tunnel nord avec insistance.

Apercevant sa cible, Mikhail sentit un frisson lui parcourir l’échine. Il s’avança néanmoins vers le centre, tenant fermement sa mallette.

« Tout va bien se passer », pensa-t-il comme pour se rassurer.

A peine cette pensée lui avait-elle traversé l’esprit qu’elle fut balayée : derrière l’homme se dessinaient peu à peu deux silhouettes, alors qu’ils étaient censés se rencontrer seuls. Se rappelant de son rêve, l’inquiétude de Mikhail grandit. Mais il ne devait pas le laisser paraître.

« Mon cher Antoine ! Quel plaisir de vous rencontrer. J’attendais ce moment avec impatience ! »

Mikhail tiqua. Il avait beau utiliser des faux noms à chaque mission, jamais il ne s’y ferait. Il se concentra sur sa réponse, choisissant ses mots avec précaution.

«  Victor, tout le plaisir est pour moi. Je vois que vous êtes venu avec des amis ?

–            Simple mesure de sécurité, je suis sûr que vous comprenez… Imposante mallette que vous avez là ! Puis-je vérifier son contenu ?

–            Bien sûr. J’ai moi-même vérifié, le compte est bon.

–            Nous ne sommes jamais trop prudents, rétorqua Victor avec un sourire en coin.

Alors que Mikhail ouvrait la mallette devant lui et qu’il en zieutait le contenu, Mikhail examina du coin de l’œil les deux hommes qui l’accompagnaient. Ils restaient en retrait, et ne semblaient pas être armés.

« Eh bien Antoine, vous êtes un homme de parole ! Tout me semble là. »

Il fit un geste de la main droite, et l’un des deux hommes s’avança, une mallette à la main. Les documents à récupérer pour la Brigade !  Mikhail touchait au but. Ils échangèrent les mallettes, et alors que Mikhail s’apprêtait à les saluer avant de partir, Victor l’interpella.

« Vous savez ce qui est étrange, Antoine ? En venant ici, j’ai pu entendre les gazouillis des oiseaux. C’est tout de même marquant, à notre époque, vous ne trouvez pas !? »

Mikhail marqua un temps d’arrêt. Cette soudaine envie de discuter chez Victor ne lui disait rien qui vaille.

« Je suppose que c’est parce que nous sommes dans un vieux quartier, Victor. C’est agréable de redécouvrir ce genre de choses toutes simples.

–            Antoine, Antoine, Antoine. Il s’agit peut-être d’un vieux quartier, mais de là à n’entendre aucun bruit si ce n’est quelques gazouillis… Comme si l’activité du quartier avait été stoppée, voire… évacuée. Antoine. Voyons. Pensez-vous que je suis venu avec deux hommes à moi parce que j’avais peur des gazouillis d’oiseaux ? »

Mikhail déglutit. Victor était un locuteur terrifiant. Il devait trouver un moyen de couper court à la discussion avant que cela ne s’envenime. « Comme vous l’avez dit, on est jamais trop prudent. Je ne vous en tiendrai pas rigueur,   mais tâchons d’être plus professionnels la prochaine fois.

–            Professionnel ! C’est le mot que je cherchais. Car voyez-vous, Antoine, j’ai comme l’impression que vous avez tenté de me doubler. Après tout, pourquoi un simple homme tel que vous aurait besoin de tels documents. Je vous remercie toutefois pour cette mallette remplie d’argent, c’était un plaisir de faire affaire avec vous. »

Une perle de sueur coulait sur le front de Mikhail. La situation allait dégénérer très vite, il fallait partir ! Mais une sensation de déjà-vu s’empara de son corps tandis que Victor lui adressait ces quelques mots :

« Il ne faut jamais tenter de me doubler, mon cher Antoine. »

Mikhail fut pris de panique : c’était exactement comme dans son rêve. Là, Victor allait lever la main, et les deux hommes allaient…

« Adieu, Antoine. »

Les deux hommes sortirent un pistolet de l’arrière de leur pantalon, et les pointèrent sur Mikhail, qui se jeta à terre. Trois tirs retentirent alors dans le calme du quartier. Les snipers étaient passés à l’action, mais deux seulement avaient atteint leur cible : les deux hommes de main de Victor étaient au sol, étendus dans une mare de sang. Voyant Victor sortir un pistolet de l’arrière de sa veste, Mikhail se rua derrière un des décombres du terrain. Trois tirs fusèrent en sa direction, avant qu’il entende un cri de douleur : un des snipers avait touché Victor. Mikhail sauta sur l’occasion et courut de toutes ses forces vers le tunnel sud. De nouveaux coups de feu retentirent derrière lui : visiblement, des hommes de main de Victor étaient sur place, et visaient les forces de la Brigade qui étaient intervenues dès la fuite de Mikhail.

Atteignant sa voiture, Mikhail s’allongea à terre, épuisé. Son rêve était devenu réalité, et ce uniquement parce qu’il avait pris les mesures pour que cela n’arrive pas. Tout ça lui semblait incompréhensible. Bientôt rejoint par une équipe de la Brigade, on lui fit le bilan de l’opération : 5 hommes de Victor étaient morts, mais ce dernier avait réussi à s’enfuir. Pire encore, l’unité dépêchée par la Brigade comptait 3 morts sur 10 membres. L’opération était loin d’être un succès, et Mikhail allait en entendre parler encore longtemps.

***

Mikhail marchait en direction du bureau de Will. Cette fois, il allait prendre un savon. Atteignant la porte, il toqua. Pas de réponse.

« Je vais l’attendre à l’intérieur, je suppose… »

Le bureau de Will n’avait vraiment rien d’extraordinaire. Une pile de dossiers en recouvrait la partie gauche, où un ordinateur portable et un cadre photo représentant sa famille cohabitaient. Will avait une femme et deux enfants, et en tant que bureaucrate à la Brigade, sa vie s’écoulait tranquillement sans réelle prise de risque. Une vie que Mikhail aurait bien troquée contre la sienne, lui qui était toujours sur le terrain.

L’arrivée de Will le sortit de ses divagations.

« Bien, Mikhail. Je viens d’avoir mon supérieur au téléphone. Et je ne parle pas de Phill, cette fois c’est le cran au-dessus ! L’opération est un échec : même si nous avons récupéré la mallette, elle ne contenait que la moitié des documents, et Victor a réussi à s’enfuir.

–          Je croyais que le périmètre était bouclé ?

–          Il semblerait qu’il se soit débrouillé pour passer par une galerie de souterrains, laissant tout le monde sur le carreau.

–          Et le raid sur le QG du réseau ?

–          Ça n’a rien donné. Nos informations étaient fausses, l’endroit était vide. Au moins, là-bas il n’y a pas eu de victimes. 3 hommes sont morts dans la fusillade contre les hommes de Victor. Nous avons examiné les corps, les vêtements, tout : aucune trace de qui ils sont, pas d’informations, et ils ne figurent pas dans notre base de données. Rarement une opération n’aura été aussi poisseuse.

–          Le réseau n’a donc pas été démantelé…

–          Non. Et je vais devoir fournir un rapport. Dans lequel je devrai expliquer que rien de tout ça ne serait arrivé sans ta demande de renforts. J’aurais dû me douter que plus d’effectifs sur place rendrait l’atmosphère du point de rendez-vous douteuse. Je suis désolé Mikhail, mais cette fois je ne pourrai pas te couvrir.

–          Je comprends… Qu’est-ce qu’on va faire maintenant du coup ?

–          Toi, tu vas te retirer quelques jours. Je suis désolé, mais je peux pas faire autrement pour l’instant. Une fois que j’aurai plus d’infos de la part des boss, je te recontacterai. »

Sans prendre la peine d’en dire plus, Mikhail se dirigea vers la sortie. Il se retourna néanmoins vers Will.

« Tu diras aux familles… Que je suis désolé.

–          Je n’y manquerai pas. Bonne journée, Mikhail. »

La formule de politesse provoqua un rire jaune chez Mikhail, qui se dirigeait vers sa voiture.

« Des congés forcés hein. Ça vaut le coup de risquer sa vie, j’vous jure…,  marmonna-t-il dans sa barbe. »

Alors qu’il atteignait l’entrée du bâtiment principal de la Brigade, une voix l’interpella derrière lui : c’était Phill.

« Mikhail ! J’espère que ça va ? J’ai appris pour ta…disons… « permission ». Une grossière erreur si tu veux mon avis. Mais bon, Will n’est pas encore assez mûr pour s’en apercevoir je suppose.

–          Il fait son travail, on peut pas le lui reprocher. Et puis honnêtement, quelques jours de repos ne me feront pas trop de mal.

–          Au moins tu prends bien la chose !, rigola-t-il, quoi qu’il en soit, évite de déprimer en pensant aux victimes, par exemple. Toutes étaient volontaires pour cette mission, et chaque membre des forces de la Brigade sait qu’il risque sa vie à tout moment. Et encore heureux que tu aies de bons réflexes : si tu ne t’étais pas précipité derrière ce bloc de béton, on aurait pu dire au revoir à notre meilleur agent !

–          Le meilleur, le meilleur… Je suis pas sûr que ce titre me revienne encore longtemps, rétorqua Mikhail. »

Phill lui adressa un sourire.

« Les chiffres parlent d’eux-mêmes, tu es celui ayant participé au plus grand nombre de missions à risques, avec le meilleur taux de succès. Un petit échec de temps en temps, ça entretient une part d’humilité, c’est pas bien grave. »

Ne sachant que répondre, Mikhail le remercia et pris congé. Il n’était pas sûr de ce qu’avait voulu dire Phill avec cette histoire d’humilité, si ce n’est qu’il avait tenté de se montrer rassurant. Phill avait cette faculté de tenir des propos réconfortants tout en épargnant ou en atténuant les mauvais côtés de certaines choses. Décidant que ça ne valait pas la peine d’y réfléchir plus longtemps, Mikhail monta dans sa voiture, et se mis en route vers son appartement. Andrew Weber allait s’accorder quelques jours de répit, au grand dam de monsieur Imber.

***